Project Description

RÉAMÉNAGEMENT DE LA PLACE D’ARMES

Toulon (83)

2019

Concours d’idée organisé par le club immobilier de Toulon

 

Programme :
Création d’un pavillon de 450m2 minimum. Ce pavillon devra être compatible avec l’accueil d’événement ponctuel (fête du livre, Bacchus par exemple) en complément des installations temporaires nécessaires au bon fonctionnement de ces manifestations. Ainsi, le pavillon créé sera le bâtiment signal de la place d’Armes s’inscrivant dans la continuité de la rue des Arts (Pierre Sémard).
Le programme prévoit également un réaménagement de la place (revêtement de sol, mobilier urbain, espace vert) compatible avec les différentes manifestations annuelles qui rythment la vie de la cité. En complément, d’autres propositions pourront être envisagées afin d’assurer une pratique continue de cet espace public (création de kiosques thématiques par exemple).

Le futur pavillon sera à l’année un territoire complémentaire pour l’ensemble des équipements culturels Toulonnais et pourra à ce titre être utilisé comme un espace de réception, d’exposition, de sensibilisation lors de manifestations ponctuelles et/ou thématiques (ateliers éphémères pour enfants, showcase, espace d’exposition complémentaire pour l’Hôtel des Arts…).

Le pavillon intégrera un espace bar/buvette à dimensionner en fonction du projet ainsi que deux blocs sanitaires (hommes et femmes) composés de 5 sanitaires chacun et un espace de stockage matériel.

La conception et l’implantation du futur bâtiment devront être compatibles avec l’usage de la place ainsi qu’avec les contraintes structurelles du parking souterrain situé sous la place existante.

 

 

 

Nous avons pris le parti de conserver au maximum le parking semi-enterré occupant actuellement la place d’armes.

Notre réflexion s’est appuyée sur l’exploration des thèmes principaux suivants :

 

Le sol et le parcours

 

Jouant avec la topographie du site et la contrainte de la conservation du parking, le projet retisse en douceur le lien avec les rues adjacentes. L’ensemble s’envisage et se pratique comme une grande nappe qui se plie, se creuse ou se soulève ; le sol de la ville devient leitmotiv du projet.

Le premier geste a été de reconstruire une horizontalité en se basant sur la dalle haute du parking.

Cette horizontalité retrouvée, niveau de référence, permet en périphérie de développer une promenade sous « arcades » séquencée par une alternance de kiosques thématiques, petits squares et emmarchements.

Ces arcades ombragées sont plus qu’une simple déambulation, elles mettent à disposition des espaces complémentaires pour les manifestations temporaires et assurent une animation culturelle et commerciale le reste du temps. Par le rythme maitrisé de sa structure et la ligne de sa toiture, cette promenade instaure un ordre architectural dans un environnement qui en était dépourvu, tout en préservant les transparences et les perspectives. Ces arcades à double orientation ont un rôle de filtre perméable,  structurant, et permettent de maîtriser la différence altimétrique entre les rues et la place.

Rue Anatole France, le principe de promenade séquencée se continue et donne forme au pavillon. Celui-ci joue avec la topographie du site et propose, au bout d’une longue coursive publique s’élevant lentement depuis la place, un balcon urbain tourné vers le port, la rue des arts et la perspective longeant les arsenaux. Ce balcon en porte-à-faux crée un parvis ombragé en RDC et devient le signal de la place.

La coursive publique est aussi l’occasion de redécouvrir d’un côté le cachet patrimonial des façades ordonnées rue Anatole France, et de l’autre d’interagir avec les activités se déroulant dans l’atelier.

En limite Sud-Ouest de la place, un saut de loup permet de dégager l’horizon proche et surplombe un mail végétalisé. Celui-ci s’inscrit dans le prolongement de la future promenade verte et descend en pente douce vers le parvis du pavillon, en révélant l’horizontalité de la place par un mur d’eau.

 

Le massif et l’évanescent

Le rapport au sol et la recherche d’horizon est l’occasion de mettre en scène une forte matérialité basée sur une dualité entre le massif et l’évanescent. L’utilisation d’un béton teinté ocre clair (dalles de sol, lames verticales des arcades, toitures, façades) donne le sentiment que le projet s’est sculpté à même la roche calcaire, et renvoie tant aux pavages et aux façades du centre ancien qu’au grand paysage avec les falaises du Mont Faron en arrière-plan.

En contrepoint de cette minéralité, l’utilisation de l’eau pour les espaces publics et du polycarbonate en façade du bâtiment apporte de la légèreté, des reflets, des moirures et des jeux de transparences.

Ces deux caractéristiques se retrouvent sur le bâtiment comme sur la place, donnant une unité à l’ensemble.

 

 

La lumière et la transparence

La structure légère des arcades permet de garder une grande porosité et transparence avec la ville tout en proposant un jeu d’ombre et de lumière qui séquence le parcours et la périphérie de la place.

Un patio permet d’éclairer une galerie et fonctionne comme un accès secondaire au bâtiment tout en reliant le parking souterrain. Au rez-de-chaussée, le bâtiment partiellement enterré sous la place laisse une large transparence vers la rue Anatole France.

En rez-de-place, auditorium et atelier se pratiquent dans une lumière douce filtrée par le polycarbonate et par les lames verticales. Lors des manifestations nocturnes, les transparences prennent tout leur sens et l’étage du pavillon, comme une boite à lumière, s’animera du mouvement des usagers et des piétons le parcourant.

 

 L’histoire du lieu

Un jardin structuré, planté d’oliviers, d’orangers et de palmiers, fonctionne comme une oasis de fraicheur. Il s’implante en lieu et place de l’ancienne préfecture maritime, et redonne à l’espace libre de la Place d’Armes ses proportions d’origine, en adéquation avec son usage et sa localisation dans la ville. En effet, les documents d’époque laissent entrevoir une place dont le caractère et la singularité ont été oubliés en même temps que la destruction de l’Hôtel de la Marine. Plus qu’un clin d’œil, ce jardin propice à la détente se traverse comme un sous-bois et assure un lien transversal fort vers le mail et la lame d’eau.

 

 

Le pavillon est donc acteur et support du parcours urbain général et de la praticabilité de la place. Il participe d’un ensemble et prolonge un dispositif, les arcades, tout en étant le point bas et le point haut de l’aménagement : il donne la mesure.

Il agit comme un repère et se trouve à la convergence des flux et des parcours. Pavillon et place s’entremêlent et donnent le sentiment de s’appartenir l’un l’autre dans un projet résolument tourné vers le port.